jeudi 11 novembre 2010

Baños : thermes, buggy & déglingue

Baños, Baños ! Tout le monde descend !

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Après ces 2 semaines bien remplies et bien physiques, nous avons décidé de nous octroyer 3 jours de bon temps dans la ville de Baños. C'est une petite ville à quelques centaines de kilomètres au sud de Quito, et à environ 1500 mètres d'altitude. Elle est située dans une vallée, entourée de montagnes et de volcans. Beaucoup de touristes y viennent, mais aussi beaucoup d'équatoriens de tout le pays, pour s'y reposer, profiter des sources d'eau chaude provenant des volcans avoisinants et bien sûr faire la fiesta !



Tout d'abord s'il fallait choisir une image pour résumer Baños ce serait celle-ci. Panneau de signalétique urbaine de la ville de Baños, censé indiquer les points de rassemblement en cas d'éruption volcanique et de coulées de laves... La Déglingue.



Première étape de la journée : un petit tour aux thermes d'eau chaude de Baños. "Les thermes de la Vierge", pour les buses en espagnol.

Pour les geeks de la chimie, voici la composition de l'eau dans laquelle nous nous baignions...



... et en voici la texture...



On devait être à peu près les seuls à ne pas avoir entre 60 et 85 ans...

... à part cette dame qui devait plutôt avoir dans les 95 ans...


... dont l'entrée dans le bassin ne laissa pas Mathieu et Cédric indifférents...


Après la session thermes, Cédric part en repérage des endroits incontournables de la nightlife de Baños, que nous baptisâmes "Rue de la Déglingue".


Quelques photos de façades de la fameuse rue (prises de jour, parce que de nuit, bizarrement, on n'était pas capable de les voir de façon nette...)


Y'avait même du pub irlandais....


Un nom bien cliché et accrocheur pour les gringos lambda que nous étions...


Et encore un... Je serai par contre incapable de dire dans le(s)quel(s) nous avons mis les pieds les soirs suivants...


Et les ptits troquets dans lequels on pouvait choper un casse-dalle à n'importe quelle heure. Avec le menu sur la vitrine, écrit bien en gros, pour permettre aux pèlerins de la nuit de lire, même dans un état d'ébriété avancé...


Et évidemment, Homer Simpson, icône universellement reconnue du monde de la Déglingue.


Place maintenant à quelques clichés de street life de la ville de Baños, pris à la sauvette.


La sortie des écoles, une fois de plus, toujours un moment animé.

Toujours beaucoup d'enfants dans les rues, partout.


Ca a beau être l'amérique latine, réputée être un continent dangereux, les rues et les places étaient remplies d'enfants, non accompagnés sans adultes. Et pour être franc, on n'y sentait vraiment pas un climat d'insécurité, en tout cas dans les petits villes comme celles-là. Les gens étaient zens, les voitures roulaient très lentement, et "la rue" était vivante. On n'a plus trop l'habitude de voir ça en France, où la rue n'est plus qu'une zone de transit pour la majeure partie des cas...

... Bref...


... l'instant "sociologie urbaine" est clos...

... Place maintenant...


... à un peu de DANGER !...


Place à une après-midi Quad ...


... et Buggy !


Born to be wild !


Ca avait un petit air de Mario Kart, mais au lieu d'esquiver les carapaces de tortues on esquivait les 33 tonnes lancés à vive allure...


Et une ptite course poursuite dans les sentiers !

Ladies & Gentlemen, captain speaking...


Panorama des environs de Baños dans lequel nous déambulions.


Et après avoir cassé notre quad, rapatriement à la base, tracté en pick-up... La grande classe en arrivant dans Baños.


Allez on passe maintenant aux choses sérieuses : la Déglingue ! Quelques verres dans les bars de Baños, la vue devient trouble, même pour l'objectif de l'appareil photos...


No comment.


Re no comment.


Je n'expliquerai pas comment j'ai fini avec un maillot de la ligue cantonale de Baños...


Mais je crois que les yeux de Cédric parlent d'eux-mêmes... On peut y lire, entre autres choses, une admiration sans borne pour son frère...


La suite de la soirée est assez obscure. Tout ce qu'il nous reste ce sont ces quelques photos du retour à l'auberge. Avec un peu d'imagination, on peut supposer ce qui a pu se passer auparavant...


Le prix de la Déglingue la plus expressive revient évidemment à Cédric.


Mathieu dans une tentative de rangement de la chambre. Ce fut son dernier acte avant de sombrer dans le sommeil...


Pour un réveil douloureux quelques heures plus tard...


... et un constat encore plus douloureux de l'état de notre chambre d'auberge...


La journée du lendemain est dénuée d'intérêt. Seul évènement dont je me souvienne : Cédric s'est taillé la barbe à la Chuck Norris.


Heureusement, la nuit est revenue plus vite que prévue... Et la nuit, tous les chats sont gris, et Cédric pose des équerres...


... et tombe... et se démonte le dos...


Et dort dans des positions improbables...


Retour à l'auberge. Cédric se rendort encore n'importe où, n'importe comment, ici sur le lit d'une jeune voyageuse suisse qui partageait notre dortoir...


Le lendemain matin, je repartais en bus pour Quito, pour avoir mon vol de retour pour la France. Ce fut un moment d'adieux déchirants avec Mathieu, comme vous pouvez le constater sur la photo ci-dessus...


Dans le regard de Cédric, je pouvais lire de la compassion, ou de la pitié... Ou alors était-ce simplement ce regard de "mort-cérébrale" qui caractérise un Lheureux le lendemain d'une soirée bien arrosée ?...
Voilà, pour moi c'en était fini. Je retournais en France et laissais mes compères poursuivre leur voyage en binome - pardon, trinome Paquito ! Je repartais le regret de ne pouvoir poursuivre ce périple unique avec mon frère et mon cousin... Mais je rentrais aussi avec un paquet de très bons souvenirs, et surtout, une phrase qui me restait et me reste encore en tête : "L'Amérique du Sud c'est WWWWAAAOOUUUUUHHHH !!!!!
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Cédric et Mathieu, je vous rends la plume ! A vous les studios !!!!

Vous dites Cotopaxi ? Je dis globules rouges & jacuzzi...

Direction le volcan Cotopaxi et ses environs pour 2 jours de haute altitude !
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Petit bout de panaméricaine, puis route de campagne en 4x4 pour arriver à notre point de chute, à 60 km au sud de Quito. On passe des 2800 mètres de la capitale aux 3500 mètres d'altitude de notre auberge, plantée au milieu de nulle part, sur un plateau entouré de plusieurs volcans, éteints ou actifs, dont le fameux Cotopaxi...


Et 1h30 de route en terre - ou plutôt en poussière de roche volcanique - pour arriver à l'auberge où nous allions passer les 2 prochaines nuits.

Vue depuis l'entrée de notre auberge, avec au fond, le Ruminahui, un volcan inactif depuis bien longtemps.

Vue de quelques annexes de notre auberge. A gauche, une partie du bâtiment principal où se trouvaient la salle à manger et le salon. Au second plan, avec le toit en verre, les toilettes. Sans doute le WC avec l'une des vue les plus imprenables de la planète, sur le Cotopaxi (cf. ci-dessous). Tout au fond, avec le toit en verre, le jacuzzi - vous avez bien lu, oui : le jacuzzi... - de l'auberge, qui vous sera présenté ultérieurement.


Un trône comme jamais nous en avions vu : vue de l'intérieur des toilette-composts. Eh oui, toilette-compost, vous avez bien lu. Qu'est-ce qu'un concept aussi bobo pouvait bien foutre au fin fond de l'Equateur me direz-vous ? Y'a bien un occidental mouillé dans l'affaire... Eh bien oui. En fait l'auberge était une sorte de ferme biologique tenue par un australien qui avait épousé une équatorienne. C'était le parfait lieu de séjour pour attirer le gringo en manque "d'authenticité" : un immense potager avec des produits que l'on vous servait lors des repas, des animaux un peu partout, de l'eau courante prélevée à la source d'un ruisseau, éclairage à bougie, etc., mais aussi avec un frigo rempli de bière fraiche évidemment, et puis du vin argentin et un jacuzzi. Un cocktail détonnant pour bobo. Mais ne crachons pas dans la peu-sou. En dehors des apparences du lieu, on y a passé un super moment.



La salle à manger, où nous mangions les produits de l'auberge-ferme, où nous éclusions des Pilsner (bière locale) et où nous faisions d'interminables parties de cartes ("trou du cul", "ass hole", "arschloch" suivant la nationalité) avec les autres gringos de passage.


Nos amies les bêtes, dont certaines étaient destinées à être caressées par les voyageurs...
... d'autres à être mangées...


... et d'autres à être regardées de loin - ou pourchassés à l'occasion par les 2 grands dalmatiens du propriétaire de l'auberge !


Paquito is back !!!
Après avoir déjeuné et posé nos sacs dans notre cabane, on s'est mis en marche pour une petite promenade digestive vers une cascade située non loin de l'auberge. Au passage, Paquito s'était remis de sa grosse gueule de bois consécutive à ses 4 jours à Quito, et s'est à nouveau joint à nous afin de se remplir les poumons d'air pur.
Il s'est même fait un pote en route ! Un dénommé Shrek. Soit-disant une star de cinéma...


Cédric et Jörg en pleine session d'escalade. Mention spéciale pour le sourire crispé émail-diamant de Cédric.

Arrivée à la cascade. Ca fait rêver comme ça, mais personne n'a eu le cran de s'y baigner. Pas pour une histoire de piranhas cette fois, mais plutôt pour une histoire de de degrés °C...

Le Bon, la Brute...


... et le Lama suicidaire...Chute impressionante de Paquito depuis un surplomb sur la cascade... On a cru qu'il allait se faire emporter par le courant mais dieu merci il avait coincé son écharpe dans un rocher. Plus de peur que de mal....


Nos aventuriers, heureux de ne plus être entourés de caïmans, de serpents et de mygales...


Paquito en train de se faire sécher le pelage au soleil.


En redescendant de la colline où se trouvait la cascade, au loin, commençait enfin à sortir des nuages le grand Cotopaxi ! Le volcan sur lequel nous allions nous rendre le lendemain matin pour une petit trek en haute altitude...

Cédric, anticonformiste, refusant d'utiliser le chiotte-compost, coule tranquillement son bronze dans les champs.


Pochette de notre 2nd album, intitulé "Bullshit in my right ear".


Paquito chauffait des petites paysannes du coin...


Comme ça marchait pas fort, j'ai dû leur filer de l'herbe bourrée au GHB pour aider mon ami à parvenir à ses fins...


Retour à l'auberge après la promenade et direction le jacuzzi !


Vue depuis le jacuzzi. La petite cabane rouge en contre-bas était notre dortoir.


Si c'est pas la déglingue ça : jacuzzi et bière fraîche à 3500 mètres d'altitude...


I'm the king of the Andes !!!!
Mais la nuit commençait à tomber : petite session panoramas...


Ici, on aperçoit le Cotopaxi pointer au loin, au milieu des nuages.


Coucher de soleil à l'ouest de Machachi.


Vue sur le volcan Ruminahui, au sud.


Le même, mais le lendemain matin, après le lever du soleil, juste avant notre départ pour...


Le Cotopaxi ! Ca y est ! On arrivait enfin à le voir dans son intégralité !


Un petit zoom...


Petite pose pour la postérité, avant l'ascension fatidique...


Petite pose... euh... pour la déglingue !!!

Alors on s'est mis en route pour 1 heure de 4x4 afin d'arriver au pied du volcan. Ici un petite photo à mi-chemin, où l'on peut voir le lit de roche volcanique qui tapisse le sol à la base du volcan. Le Cotopaxi est l'un des volcans actifs les plus explosifs au monde. Il est en ce moment en intense activité sismique, même s'il n'y a pas eu d'éruption depuis 1904. La plus grosse, en 1877, a provoqué des coulées de laves se propageant à plus de 100 km du volcan du côté du Pacifique et du côté de l'Amazonie, et les déflagrations s'entendaient à plus de 350 km du cratère... Autant dire que quand il crache, il envoie du steak !... Cotopaxi veut dire "le cou de la Lune" en cayapa (une langue améridienne), rapport à sa forme conique presque parfaite, sur laquelle la Lune se couche où se lève certains soirs suivant sa position. Son somment culmine à 5897 mètres, ce qui en fait le plus haut volcan d'Equateur.


On a donc commencé le trek à 4500 mètres d'altitude. Y'avait un zeph' de malade mental...


... Et très peu d'oxygène.... Cette photo nous a demandé 2 minutes de récupération pour reprendre notre souffle...


On pouvait monter jusqu'à la limite du glacier, soit 5200 mètres. Pour aller plus loin il fallait un équipement spécial, un guide et surtout une condition physique excellente. Et vu comme on en a chié pour monter jusqu'à 5200, je ne pense pas que nous aurions pu le faire... On marchait pourtant très lentement, à petits pas, mais le coeur battait à une vitesse hallucinante. C'était presque effrayant...


Halte au refuge : 4810 mètres. On n'avait fait que 310 mètres de dénivellé en presque 40 minutes et j'ai cru que ma cage thoracique allait éclater...


Paquito, habitué aux hautes altitudes, ne bronchait pas lui. Toujours le pelage brillant, l'oeil vif, l'écharpe au vent : toujours la classe andine.


Et la montée fut dure, très dure... En plus, marcher dans de la poussière volcanique c'est comme marcher dans du sable. En faisant un pas de 30 cm, ton pied redescend de 15 cm, ce qui te donne l'impression de ne pas avancer du tout... Heureusement, la beauté de ce paysage martien donnait l'envie d'aller toujours plus loin.


Voilà : Cédric, essoufflé, était arrivé au bord des neiges éternelles... Les lunettes c'est pour cacher les larmes.


Paquito, avec sa grâce de mouflon, se foutait bien de nos gueules...


Welcome to Mars...


Mathieu, avec le manque d'oxygène, avait quant à lui complètement pété les plombs et décida de faire toute la descente sur le cul...


Petite halte à 5200. Nous y étions arrivés... Et ça valait le coup...


Pendant ce temps là, Paquito était parti chasser le Yéti dans une crevasse.


Allez ! Maintenant qu'on a bien la tête qui tourne, c'est l'heure de redescendre sur Terre. A base de course effrénée dans les cendres volcaniques !


Retour à l'auberge, coucher du soleil sur le flanc Ouest du Cotopaxi.


Nouvelle session de panoramas....


Puis le lendemain matin, à 5h30, lever du soleil sur le flanc Est.


Lever de soleil sur le Ruminahui (vous allez en bouffer du panorama...).


Voilà. Le soleil est levé. J'arrête de vous gonfler.


Après la session photos de lever de soleil, impossible de se rendormir (6h du mat'). On se rabat sur un peu de lecture au coin de la cheminée avec les ienchs' ! Ci-dessus, la photo de pochette de notre 3ème album.


A moins que vous ne préfériez celle-ci ?


Allez ! Ce jour là, après le petit déjeuner, on enfourche les VTT et on s'arrache une fois de plus les poumons à faire une petite promenade à 3500 ! Direction : une ferme d'élevage de truites pour pêcher notre déjeuner...


Arrivé à la ferme, on ne trouvait pas le propriétaire. On a donc décidé de rôtir Paquito au barbecue...


Heureusement pour lui, il a crié "Hé les gars ! Y'a une bête de photo de panorama à prendre derrière vous !". On s'est retourné ! Effectivement le Cotopaxi avait repointé son nez. Et quand on a regardé à nouveau en direction du BBQ, Paquito avait filé comme un voleur...


Désemparés et à bout de souffle, nous décidâmes de nous allonger au sol, à nous dorer la couenne au soleil, avec les 101 dalmatiens.


En m'endormant, j'avais tellement les crocs que j'ai commencé à rêver à des Paquito géants, en train de paître tranquillement au bord de l'étang.... à deux pas de moi...


J'étais sur le point de les attraper, quand soudain !... Je fus réveillé par le propriétaire de la ferme qui venait d'arriver. A la pêche !


Comme pour les piranhas en Amazonie et les filles à Quito, Cédric avait décidemment un talent incomparable pour ferrer le poisson...


Après en avoir sorti 4 ou 5 de l'eau, nous rentrâmes à l'auberge pour les déguster. Après le déjeuner, c'était déjà l'heure de repartir vers la destination suivante...


... comme c'était un 4x4 de 7 places et que nous étions 9 à repartir, Cédric et moi sommes montés sur le toit avec les bagages pour une heure de rodéo dans les routes de campagne...


Mal au cul, mais vue imprenable...

... jusqu'au village de Machachi, ou le 4x4 nous a largué pour que nous attrapions un bus à destination de notre prochaine (et pour moi dernière....) étape...
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...au prochain numéro !