Las Cortaderas, un rincon rural

Le bonheur tient à peu de choses.
J'ai pu vérifier ça en passant une semaine dans une ferme perdue dans la Pampa argentine et autant vous dire qu'un bonne dose de bonheur y séjourne 365 jours par an.

De la même manière qu'en Australie et Nouvelle Zélande, j'ai eu envie de passer un peu de temps dans une granja argentine. J'ai donc trouvé du woofing dans cette petite ferme bio / resto bio à 4h à l'ouest de Buenos Aires en bus.

Pour ceux qui ne connaissent pas, le woofing c'est 6h de travail par jour en échange du gîte, couvert, bières et activités le cas échéant. Bon j'ai travaillé presque 2 fois plus mais de mon propre gré parce que d'habitude ils ont 3, 4 woofers (là y'avait que moi car on était la semaine entre noël et le réveillon) mais surtout parce que j'ai rencontré des gens extraordinaires (les proprios) et que je ne pouvais tout simplement pas rester là à rien faire pendant que eux étaient débordés !

Les proprios sont un couple, Judith et Sergio, qui avaient leur propre entreprise de vêtements qui a coulé suite à la crise des années 2002. Ils ont décidé qu'ils en avaient marre de cette vie et ont donc racheté cette ferme avec leurs dernières économies. L'aventure était en route ! Ils ont également 2 enfants, une petite Lara et un petit Facu que vous verrez plus bas. Des gens fantastiques : simples, accueillants, curieux, généreux, respectueux, ... et j'en passe !

Mon emploi du temps moyen était le suivant : le matin, sortir les moutons pendant 2h, puis irriguer le champ de maïs pendant 1h. Ensuite de 11h à 16h sieste et temps libre. L'après midi, rebelote, 2h avec les moutons, 1h dans le maïs puis le soir de 21h à 2h du mat' dans le resto. Pendant mon temps libre j'ai passé des heures à discuter avec Judith et Sergio de tout et de rien, j'ai pu rencontrer leur famille, les autres fermiers du coin, les locaux, bref que du bonheur !!!

Si jamais, toi qui lis ce blog, tu passes par l'Argentine un de ces jours, il faut absolument que tu ailles les voir !!

Lara, Facu, Judith, Sergio, otra vez, muchas gracias para este semana en el rincon rural, lo pasé muy bien !!

Je ne sais pas si le paradis existe, mais si Polnareff a raison, la porte d'entrée doit ressembler à ça, bienvenido a Las Cortaderas !

Leur terrain : réserve naturelle, enclos à bestioles, moulin à vent, champs, petit resto de bouffe locale et rien d'autre, mais que vouloir de plus ?

Premier contact avec les moutons : "Euh oui, euh, bonjour, moi c'est Cédric". Non j'déconne je leur ai pas dit ça... j'leur ai parlé en espagnol quand même !

Petite vue sur leur maison (on voit le toit à gauche) et leur resto (à droite)

Mon logement à moi tout seul vu que j'étais le seul woofer à ce moment là !

Hop hop hop, voici le loft majestueux !

C'est ça d'arriver le 23 décembre au soir, dès le lendemain c'est déjà la fête ! Joyeux Noël !

J'ai même eu le droit à mon petit tour de carosse avec Papa Noel et un cadeau ! Bref un accueil tout en générosité, je me suis tout de suite senti à la maison !

Après m'être cassé le bide avec de la viande comme on en mange pas souvent, j'ai été invité par la soeur du Sergio à aller faire la teuf dans le village à côté. Vraiment pas de chance, j'ai passé la soirée avec elle et une quinzaine de ses copines... un noël à oublier tout de suite...

Lendemain assez difficile puisque je n'ai dormi que 2h avant d'aller sortir les moutons vers 9h. Heureusement, ils avaient dû faire la fête aussi, ils sont restés très calmes !

Et bien entendu, Paquito, tel un chien de berger, m'a bien aidé dans la tâche. Sergio a un petit enclos pour les garder la nuit mais y'a plus d'herbe dedans... du coup faut aller les promener le long des petits chemins où y'a de l'herbe, mais sans en perdre un !

En parlant de chien de berger, je vous présente mon nouveau pote Teo, qui m'a tout de suite adopté et qui m'a suivi de partout pendant ma semaine campagnarde. Je le retrouvais même en train de dormir au pied de ma porte le matin !!

Dans la famille Granja, je demande les chevaux

J'imagine que j'ai pas à me justifier si je vous dis qu'on crevait de chaud...

Leur petit jardin bio, pour se faire des salades bio, tout en bioté

Le champ de maïs que Sergio venait tout juste de planter. Forcément ça faisait 2 mois qu'il ne pleuvait pas alors j'ai dû arroser le champ tous les jours au tuyau d'arrosage et au seau !

Leur resto avec terrasse en plein air. Toutes les personnes qui venaient hallucinaient sur le cadre du resto, c'est tout simplement magnifiquement paisible et bucolique !

La spécialité maison (hormis les asados), la cuisson dans des fours en boue séchée, le tout au bois d'eucalyptus. Un régal !!!

Quand il n'y avait aucune réservation dans le resto, on pouvait tranquillement passer la soirée à se faire des pizzas, boire des bières et discuter de tout et rien ! J'ai rarement rencontré des gens aussi curieux que Judith y Sergio

Sur leur terrain, ils ont également une petite réserve naturelle avec étang...

... où j'ai pu découvrir la faune et flore locale

Leur moulin à vent pour pomper l'eau de l'étang afin d'irriguer le maïs et de donner à boire aux bêtes

Ah bah quand même ! Je vous présente de gauche à droite : Lara, Judith, Sergio et Facu. Petite après midi à la piscine du village le plus proche, il faisait vraiment trop chaud !

Quand tu demandes à Lara "hace OK" tu obtiens ça ! La classe !

Teo y Black, les deux chiens de la ferme sur qui tu peux toujours compter !

ATTENTION : âmes sensibles s'abstenir, ci dessous va vous être contée la recette pour un asado de cordero "maison" réussi, autant vous dire que ça ne va pas rigoler...

On commence par bien choisir son agneau et le laisser brouter un peu plus que les autres ce matin là (ça c'est ma bonté qui parle). On pourrait également appeler ça la dernière volonté du condamné...

Ensuite on demande à un voisin de s'occuper du mouton parce qu'on a pas envie de le faire soi-même. Par le terme "s'occuper", j'entends le vider de son sang

Bien retirer la laine et la peau de Mout' Mout'

Sortir tout ce qui n'est pas viande de Mout'Mout'. Attention ça ne veut pas dire qu'ils le jettent, d'ailleurs y'a vraiment très peu de choses qu'ils ne mangent pas, genre estomac, vessie, tête, ... C'est toujours très agréable quand ils découpent les intestins, les vident de leurs excréments et les posent direct sur le barbecue... Chinchulines !!!

Et voilà le travail, on obtient en une petite demi heure un agneau prêt à être dégusté ! Il est où le mogneau ?

La tête, c'est pour Teo...

... et le corps pour Sergio. Petite découpe à la scie pour celui qui va être mis au frigo car pas mangé tout de suite

Quant au plat du jour, on le laisse reposer toute la journée en plein air, histoire de l'aromatiser avec les mouches

Et BIM en fin d'après midi, on envoie l'asado ! On écartèle l'agneau entier sur une grille et on le fait cuire lentement au bois d'eucalyptus... une tuerie gustative... je pense pouvoir assez facilement dire que j'ai mangé une des meilleures viande de ma vie !

On rajoute un peu de poulet et de boeuf et le tour est joué

Voilà ce qu'à été ma nourriture pendant une semaine... je suis vraiment mal tombé encore une fois...

Au bout de quelques jours, me voici devenu un véritable berger de la pampa argentine !

Une stratégie bon flic / mauvais flic avec Teo qui a fait des ravages, on a révolutionné le management d'un troupeau de moutons

Un inconvéniant de cette semaine a été de devoir boire des bières tous les soirs, assis dans l'herbe avec un coucher de soleil sur l'horizon

Veille de mon départ, je ne pouvais pas quitter ce lieu sans leur faire goûter un plat de chez nous après tout ce qu'ils ont fait pour moi... Du coup, petite raclette de derrière les fagots, ça tombe bien y'a personne au resto ce soir !

Vin blanc, patates, jambons, cornichons, salade, quelques invités, bref presque parfait ! Bah oui, pas de raclette ni d'appareil à raclette dans le coin... Qu'à cela ne tienne, on a fait ça à la Mozarella parfumée au bois d'eucalyptus puisque fondue dans leur four en boue séchée

Et voilà, déjà la dernière journée à la ferme. C'est passé ultra vite tellement je me suis senti bien, tellement j'ai été bien accueilli, tellement on s'est bien occupé de moi. Même les moutons m'ont adopté !

Si jamais il m'arrivait de faire une sieste un peu trop longue, les chevaux venaient me rappeler à la fenêtre de ma chambre que c'était l'heure de les sortir !

Dernière soirée au resto, 20h - 2h du mat' après une journée déjà bien remplie, mais c'est que du bonheur

Un dernier adieu à Teo qui me supplie de rester... je ne suis resté qu'une malheureuse semaine mais j'en avais presque les larmes aux yeux au moment de remonter dans le bus pour rentrer à Buenos Aires... Ca fait du bien de rencontrer des gens aussi simples, généreux et qui ont besoin de pas grand chose pour être heureux ! A ce moment là je me demande sérieusement si je vais pas revenir passer une semaine de plus après le réveillon à Buenos Aires... l'envie de visiter d'autres endroits d'Amérique du Sud prendra finalement le dessus

C'est qui l'patron ?!?

Un petit coucou à mon cousin qui est rentré depuis une semaine à ce moment là du voyage. Je t'ai peut être plus pour poser en patron aux 4 coins de l'Argentine, mais je t'ai trouvé un remplaçant qui ne s'en laisse pas compter (ps : c'est le cadeau de noël que j'ai offert au petit Facu, tu es à jamais en Argentine Mathieu !!!)